Solennité du Christ Roi de l’univers

Solennité du Christ Roi de l’univers

    «Amen, je te le dis : aujourd’hui, avec moi, tu seras dans le Paradis» (Lc 23,43) 

    Sans la foi, cette phrase n’a tout simplement aucun sens. Comment, le Christ sur la Croix, peut-il dire : «aujourd’hui tu seras avec moi dans le Paradis» ? Il est en train de mourir et voilà qu’il promet au malfaiteur condamné avec lui, qu’il sera dans le paradis, non pas demain ou dans plusieurs mois, mais bien aujourd’hui, tant il est vrai que le Paradis est l’éternel aujourd’hui de Dieu.

    Ainsi, le Seigneur Jésus n’établit pas son règne en dehors de la Croix. Bien au contraire, c’est le trône qu’il a choisi, car c’est là qu’il triomphe du mal par la force de son amour.

    C’est donc par la puissance de son amour que Jésus a vaincu la mort. Son règne n’est pas établi par la contrainte et la force, car il ne règne pas sur des sujets comme un roi, sur des citoyens comme un président d’une république ou bien un empereur, mais dans les cœurs, au plus profond de nous-mêmes. La frontière n’est donc pas établie sur des terres, gardées par des douaniers, mais elle est plutôt dans notre cœur. Elle est donc dans le secret des cœurs, dans notre intimité avec Dieu où lui seul a accès. Son règne n’est donc pas ici-bas visible, temporel, mais il est éternel et l’amour de Dieu en est la source vive qui l’alimente dans un éternel présent. Tous les autres royaumes disparaitront, celui-là, seul, demeurera. Pour en faire partie, nul besoin d’acquérir une quelconque nationalité, d’être en possession de papiers valides, mais tout simplement d’ouvrir son cœur à Jésus : «Jésus souviens-toi de moi.» La grâce du baptême nous y fait entrer de plain-pied, elle nous permet de faire des pas de géant avec la grâce de Dieu, de telle sorte que l’amour de Dieu nous élève jusqu’à lui, nous rend semblable à lui, au point d’être amené à le voir tel qu’il est dans l’éternité. Ce n’est cependant pas un automatisme qui nous dispenserait de toute volonté d’amour, bien au contraire, c’est un appel inlassable à aimer jusqu’au pardon des ennemis, de ceux qui nous font souffrir pour que nous puissions nous-mêmes nous rendre disponible au pardon de Dieu.

    Mes chers amis, cette grande fête du Christ Roi de l’univers est un immense cadeau de l’Eglise pour chacun de nous, car c’est notre Royaume que nous fêtons, c’est la victoire du Christ sur le dernier ennemi qu’il mettra à terre à la fin du monde, sur lequel il mettra son pied, à savoir la mort. Il l’a vaincu à sa racine dans sa propre mort. Il attend dès à présent que tous aient le temps de se convertir, d’accueillir, d’embrasser l’amour de Dieu pour régner à tout jamais avec lui. Bonne semaine à tous.

Abbé Thierry Delumeau.

Découvrez aussi...