L’édito de la semaine, le 18 Février 2024

Commentaire de l’Evangile du Jour (18 Février 2024, 1er Dimanche de Carême) de l’Abbé Thierry Delumeau :

« Aussitôt l’Esprit pousse Jésus au désert et, dans le désert, il resta quarante jours, tenté par Satan. » (Mc 1,12-13). Après avoir reçu le baptême par Jean le Baptiste, Jésus part au désert pour être tenté par le démon. 

Pourquoi en est-il ainsi ? Cet événement est lié, tout comme le baptême, au mystère du salut, au mystère de la Croix, mystère où il va prendre sur lui tous les péchés des hommes pour les délivrer des affres de l’enfer. De fait, le péché des hommes a eu comme conséquence immédiate pour l’homme de perdre l’amitié avec Dieu et donc de perdre le bonheur éternel, auquel il était promis. Le péché étant une rupture d’amour avec Dieu, la conséquence était inéluctable. Seule une surabondance d’amour de Dieu lui-même était à mème de sauver l’homme d’une mort éternelle certaine. Or, ce mystère d’amour, Jésus, le Dieu fait homme, va le vivre dans un tel abaissement, une telle humiliation, une telle souffrance, que ledit homme ne peut le connaître par sa seule intelligence. Autrement dit, sans la foi, il est tout bonnement impossible à l’être humain de connaître qui est Jésus et ce qu’il vient faire et qu’il ne peut y avoir de bonheur éternel sans Dieu.

Ainsi, la tentation de Jésus par Satan dans le désert relève du mystère de la foi. Jésus, comme dans son baptême, va vivre dans son âme humaine et son corps, le poids de tous les péchés du monde, comme celui qui doit en payer le prix, en rendant juste les hommes devant le Père, par l’offrande de sa vie en rachat de l’humanité. Ainsi, il justifie l’homme, parce qu’il prend sur lui l’injustice causée par le péché pour que l’homme rendu juste puisse bénéficier du fruit même de la miséricorde de Dieu. C’est pourquoi, après avoir été plongé dans les eaux du Jourdain par Jean le Baptiste, il est tenté par Satan pour que l’homme puisse trouver en lui celui qui le libère de la tentation et lui offre le remède de la grâce pour en sortir victorieux. De fait, Satan est la cause directe de la chute de l’homme. Il était donc normal que Jésus affronte le démon pour que l’homme avec la grâce reçue triomphe du démon, le père du mensonge et de l’orgueil. Lui, Jésus, la Vérité et l’humble va confondre le mensonge et l’orgueil de Satan et ainsi le terrasser sur son propre terrain. Le coup de grâce sera donné sur la Croix, là où la Vérité sera révélée dans le mystère insondable de l’humilité d’un Dieu, apparemment dénué de toute puissance. Il va détruire l’oeuvre diabolique dans sa racine même : la mort. Là, où Satan pensait être victorieux, c’est là que son règne sera anéanti. Les armes de Jésus sont les vertus opposées aux vices du démon :

La Vérité, Jésus lui-même, parce qu’il est Dieu et il n’y a rien de plus vrai que Dieu, puisque rien d’autre en dehors de lui n’existe par lui-même, répond au mensonge de Satan, le mensonge qui n’est que le pur néant face à la Vérité qui est Dieu. 

L’humilité, parce qu’il est le Dieu fait homme, abaissé dans l’humanité jusqu’à accepter la dernière des places en prenant tous les péchés de tous les hommes, de sorte que pas un seul d’entre eux ne soit oublié, répond à l’orgueil du démon qui prétend être ce qu’il n’est pas. 

La victoire totale de Jésus sur le démon, va sonner le glas de son règne, qui, même s’il donne toujours l’impression d’être à l’oeuvre 2000 ans après. Néanmoins, en sa racine, il est détruit et cela prendra définitivement effet lorsque le Christ reviendra dans sa gloire pour mettre son dernier ennemi sous ses pieds : la mort.

Aussi, la Vierge Marie va jouer un rôle déterminant : elle va écraser la tête du serpent. Déjà, elle joue ce rôle en mettant au monde le Sauveur, mais aussi dans sa maternité pour tous les hommes, elle conduit chacun de ses enfants que nous sommes sous les hospices de son Fils bien-aimé. En elle, nous avons notre mère qui nous donne le meilleur : Jésus le Sauveur et nous protège de l’infâme démon. 

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