L’édito de la semaine, le 26 Septembre 2021

Commentaire de l’Evangile du Jour (26 Septembre 2021, 26ème dimanche du Temps Ordinaire) de l’Abbé Thierry Delumeau :

« Celui qui vous donnera un verre d’eau au nom de votre appartenance au Christ, amen, je vous le dis, il ne restera pas sans récompense. » (Mc 9,41). La charité est la reine des vertus. C’est le couronnement de toute vie chrétienne. Aimer Dieu en aimant les autres est l’agir du chrétien. Tout converge vers l’amour, car nous sommes des personnes, autrement dit, des êtres de relation, créés par amour et pour l’amour. La récompense que promet Jésus n’est autre que le bonheur éternel qui est précisément vivre de l’amour éternel de Dieu. Cette réalité est tellement importante que tout ce qui conduirait à la perdre serait une catastrophe. C’est ce qui explique la radicalité des propos que Jésus tient : « Celui qui est un scandale, une occasion de chute, pour un seul de ces petits qui croient en moi, mieux vaudrait pour lui qu’on lui attache au cou une de ces meules que tournent les ânes, et qu’on le jette à la mer. » (Mc 9,42). Et la série  des recommandations de Jésus commence : « Et si ta main est pour toi une occasion de chute, coupe-la. Mieux vaut pour toi entrer manchot dans la vie éternelle que de t’en aller dans la géhenne avec tes deux mains, là où le feu ne s’éteint pas. » (Mc 9,43)… Mieux vaut couper sa main, son pied, s’arracher l’oeil que de vouloir vivre loin de Dieu, dans la géhenne, hors de la vie éternelle, nous dit Jésus. Les images sont tellement fortes qu’elles ne laissent aucune ambiguïté sur l’importance cruciale, viscérale de la recherche du Royaume de Dieu, qui est fondé sur l’amour du Christ en Croix, se livrant entre nos mains pour nous sauver de la mort par le don de sa vie. Là, il nous faut prendre conscience que le paradis, la vie éternelle n’est pas tant la jouissance d’un bonheur sécurisant, reposant, que précisément de vivre de l’amour du Christ reçu de sa Croix, partagé avec les autres. Le paradis n’est pas avant tout ma petite affaire, mon petit bonheur, que la vie du Christ renonçant à sa vie pour que je l’accueille et le partage avec mes frères. Tout ce qui me conduit à accueillir l’amour du Christ et en vivre en aimant les autres dans le don désintéressé de moi est déjà le Royaume de Dieu. Tout ce qui me conduit à vivre pour moi au détriment des autres ou dans leur indifférence est déjà le début de l’enfer (puisque cela me conduit à m’enfermer sur moi). On peut mesurer ainsi le poids des paroles radicales du Christ. Elles sont comme un électrochoc destiné à réveiller ma conscience que je ne peux rien faire de bien sans l’amour de Dieu et l’amour des autres.

Les enfants de la paroisse vont faire en ce dimanche leur profession de foi, c’est-à-dire vont professer la foi de leur baptême. Ils ont reçu lors de leur baptême les trois vertus théologales que sont la foi, l’espérance et la charité. Ils ont reçu la vie du Christ, son amour pour vivre de sa vie, pour avoir en germe la vie éternelle. Nous pouvons les confier dans notre prière au Seigneur par l’intercession de notre sainte mère la Vierge Marie que nous avons tous reçue pour mère en ce si beau jour de notre vie, lorsque nous fûmes engendrés à la vie divine. Demandons-lui que ces enfants gardent précieusement dans leur coeur, malgré les vicissitudes de la vie, la foi profonde de leur baptême, une espérance ardente et une vive charité dans notre monde sans repère et en froid d’amour.

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