L’édito de la semaine, le 12 Septembre 2021

 Commentaire de l’Evangile du Jour (12 Septembre 2021, 24ème dimanche du Temps Ordinaire) de l’Abbé Thierry Delumeau :

« Si quelqu’un veut marcher à ma suite, qu’il renonce à lui-même, qu’il prenne sa croix et qu’il me suive. » (Mc 8,34). Jésus est radical. il n’y va pas par quatre chemins : suivre le Christ implique un renoncement de sa volonté pour épouser celle de Dieu. Ce n’est pas seulement faire des choses pour Dieu ou bien encore appliquer scrupuleusement des lois et des observances, il s’agit d’ajuster son cœur à Dieu. Il s’agit de vouloir ce que Dieu veut. Cela tranche radicalement avec l’attitude des scribes et pharisiens qui se donnent une bonne apparence, mais laissent leur coeur en friche de la présence de Dieu, cultivant soigneusement orgueil et prétention de leur personne et mépris de ceux qui ne sont pas de leur classe. Aujourd’hui, on appellerait cela de la mondanité, qui donne toujours place à l’apparence plus qu’à la vérité et qui met plus en avant la recherche du regard des autres que celui de Dieu, lequel sonde les coeurs et les reins. Dieu vient sceller dans les coeurs son amour miséricordieux, son amour qui donne la vie de Dieu, son amour qui veut vivre dans les coeurs. Il va le manifester avec éclat dans sa Croix et c’est pourquoi il reprend vigoureusement Pierre : « Passe derrière moi, Satan ! Tes pensées ne sont pas celles de Dieu, mais celles des hommes. » (Mc 8,33). Il montre que les pensées de Pierre vont à l’encontre du mystère du salut. Ce qui aurait pu paraître une bonne intention de vouloir empêcher la passion de Jésus s’avère être le contraire de la justice et la miséricorde divines. Jésus veut non seulement sauver les hommes, mais aussi les aider, par l’exemple, à suivre le chemin de l’humilité et du renoncement, le seul qui conduit à ce que Dieu puisse vivre en nous. L’idée de mort pour renaître à la vie divine donne le sens du mystère de la passion, de la mort et de la résurrection du Christ : l’homme a besoin de mourir à ce qui est mauvais en lui, le péché qui a introduit la rupture d’amour avec Dieu et la mort, pour renaître, revêtu du Christ, dont l’habit blanc en est la signification, afin de vivre de la vie du Christ, la vie de Dieu. Saint Paul va l’exprimer pleinement aux Galates : « Ce n’est plus moi qui vit, c’est le Christ qui vit en moi. » (Gal 2,20). Ce chemin proposé par le Christ à ses apôtres serait tout simplement impossible à suivre, s’il ne l’accompagnait pas de la grâce. On ne peut pas renoncer à sa volonté et épouser celle de Dieu sans la grâce divine, sans l’action de l’Esprit Saint. Ce n’est pas tant une affaire humaine qu’une affaire divine en nous. Jésus n’exige donc pas des choses impossibles, – comment pourrait-il le faire, lui qui nous aime tant ? – il demande de la bonne volonté, de la confiance, de l’espérance, de l’abandon et de la charité. Il demande de désirer ce que Dieu veut pour nous, pour nous soutenir dans notre chemin sur terre, pour nous porter et nous aider à traverser les épreuves et les angoisses qui ne manquent pas de nous effrayer.

La Sainte Vierge Marie et les saints n’étaient pas et ne sont pas (il y a des saints à toute époque) des surhommes (même si la Vierge Marie est l’Immaculée Conception). Ils ont cheminé avec Dieu toute leur vie, apprenant à grandir avec la grâce de Dieu.

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