Le Mystère de Noël

« Le Verbe s’est fait chair, il a habité parmi nous, et nous avons vu sa gloire, la gloire qu’il tient de son Père comme Fils unique, plein de grâce et de vérité. » (Jn 1,14) dit saint Jean l’Apôtre et Evangéliste. Le mystère de l’Incarnation voit le jour. Ce grand mystère, absolument inconcevable pour l’homme – même dans ses rêves les plus fous, il n’aurait pu l’imaginer – est réalité : Dieu s’est fait homme. Cet enfant est Dieu. Nous le chantons dans ce chant que nous connaissons tous : « Il est né le divin enfant », autrement dit : il est né l’Enfant Dieu. Dieu a épousé l’humanité. Dans une seule personne, celle du Fils éternel du Père, une personne divine, il a la double nature : la nature divine et la nature humaine. Jésus est le médiateur, le pont, le pontife entre Dieu et l’humanité. Il rétablit le lien coupé par le péché. Plus que cela, il élève l’humanité dans le sein de la divinité : lorsque Jésus montera au ciel le jour de l’Ascension, il fera entrer dans l’éternité l’humanité. Ce n’est pas l’homme qui est venu chercher Dieu, non c’est Dieu qui est venu à la rencontre de l’homme et ce, de manière bien surprenante.

Il a choisi l’humble demeure du sein de la Vierge Marie, qu’il est venu quémander par l’entremise de l’ange Gabriel, afin d’obtenir le libre consentement de la Vierge choisie par Dieu pour être la nouvelle Eve : « Que tout se fasse pour moi selon ta parole. » (Lc 1,38).

Il a choisi la discrétion et la pauvreté de l’étable de Bethléem, « maison du pain » selon la signification du nom de cette ville, la mangeoire pour berceau pour connaître le jour, afin de se donner en nourriture aux hommes affamés d’amour, en disette de pain du salut.

Il a choisi la nuit profonde, pour l’éclairer de la lumière de son rayonnement d’amour et de vie, afin de vaincre la noirceur du péché et de la mort.

Il a choisi cette modeste demeure au milieu des champs, loin des foules, entourée de quelques bergers invités par l’ange du Seigneur pour voir la gloire du Seigneur se révéler à leurs yeux étincelants de l’éclat de la lumière du Verbe de Dieu et entendre cette gloire chantée par les anges, faisant monter vers le ciel ce concert de louange, de gloire.

Il a choisi L’HUMILITE de l’enfant, né de l’humble servante du Seigneur, déposé dans une mangeoire pour animaux, pour confondre l’orgueil de l’homme par qui le péché est entré dans le monde et l’a conduit à une mort certaine.

Il est venu réparer par une puissance salvatrice qui ne se fait connaître que dans L’HUMILITE.

Chers amis, Noël est par excellence le mystère de L’HUMILITE, le mystère des petits, le mystère des pauvres de cœur, de ceux qui attentent tout de Dieu, de ceux qui ne recherchent pas les faveurs de ce monde. Lesquelles faveurs ne donnent jamais le bonheur à l’homme, ne lui procurant pas le vrai repos auquel il aspire, mais plutôt de ceux qui recherchent Dieu, lequel procure repos et bonheur, non pas pour un temps, mais bien pour l’éternité. Jésus va vivre cet esprit de l’humilité au sein de la Sainte Famille, de Marie et Joseph, un Dieu qui se fait tout petit entre les mains de deux humbles personnes humaines. Le mystère de l’enfance de Jésus nous donne ce caractère touchant de Dieu, qui vient avec une délicatesse que l’homme n’aurait pu imaginer d’un Dieu tout puissant. Encore une fois, la puissance de Dieu ne se révèle que dans la petitesse, dans L’HUMILITE.

La Vierge Marie l’a pleinement compris. Nous avons aussi un exemple, avec l’humble Joseph, de la voie que l’Enfant Jésus nous invite à emprunter : Dieu est venu pour chacun de nous. Heureux sommes-nous, mes chers amis, d’être autant aimés de ce Dieu devenu pauvre pour nous enrichir de son amour divin. Joyeux Noël à tous. Que l’Enfant de la crèche vous bénisse tous et vous accorde une bonne et sainte année!

Abbé Thierry DELUMEAU

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