Toussaint à l’Abbatiale

Solennité de la Toussaint

« Réjouissez-vous, soyez dans l’allégresse,
car votre récompense est grande dans les cieux ! » (Mt 5, 12)

La sainteté est un don de Dieu ; Jésus parle de récompense. Trop souvent, nous pensons que la sainteté se résume aux efforts, épreuves et souffrances de toutes sortes, comme s’ils étaient la condition ultime pour être un saint. Le saint ne se définit pas par la souffrance et les épreuves qu’il a endurées, il se définit par la capacité d’accueillir l’amour de Dieu, de telle sorte que c’est Dieu qui vit en lui. Tout comme les mérites de la Croix du Christ ne se réduisent pas aux souffrances supportées sur la Croix mais à la qualité de l’amour qu’il a donné sur la Croix, lequel est celui d’un Dieu fait homme, autrement dit un amour infini.

Aussi lorsque l’Apocalypse précise : « Ceux-là viennent de la grande épreuve ; ils ont lavé leurs robes, ils les ont blanchies par le sang de l’Agneau » (Ap 7,14), cela veut bien dire que la sainteté vient bien de Dieu, du sang de l’Agneau, c’est-à-dire du Fils de Dieu qui a versé son sang sur la Croix par AMOUR pour nous. Sans cet amour, pas de mystère de la Croix. Cela semble bien paradoxal que laver sa robe dans le sang pour qu’elle devienne blanche. Comment rendre une robe blanche dans un bain de sang ? Une fois encore, le sang du Christ, c’est l’amour donné aux hommes qui purifie, qui lave de la blancheur de l’amour, l’âme des saints.

Jésus dit à Zachée : « Descends vite : aujourd’hui il faut que j’aille demeurer dans ta maison. » (Lc 19,5). Jésus veut demeurer, habiter dans le cœur de Zachée et pas seulement dans sa maison de pierre mais bien son cœur. La sainteté trouve ainsi sa source dans l’amour du Christ, de telle sorte que le saint cherche avant tout l’accomplissement de la volonté de Dieu, laquelle est bien meilleure que la volonté humaine pour le conduire à un tel but. Jésus n’en fait pas mystère lorsqu’il ajoute : « Aujourd’hui, le salut est arrivé pour cette maison, car lui aussi est un fils d’Abraham. En effet, le Fils de l’homme est venu chercher et sauver ce qui était perdu. » (Lc 19,10). Sans cette rencontre avec Jésus, Zachée n’aurait pu trouver ce chemin de salut.

Ainsi, mes chers amis, tous nous sommes invités à devenir des saints, des habitants du Royaume de Dieu. La recette n’est pas si compliquée que cela à comprendre. Ce qui l’est, c’est sa mise en œuvre, tant notre volonté, poussée par l’orgueil qui habite si souvent notre cœur, résiste à la volonté de Dieu ; laquelle, sans notre consentement, ne peut nous engager sur un tel chemin.

Prions nos saints, nos saints patrons, la Sainte Vierge Marie la Reine des saints, pour que nous puissions nous mettre à leur école et marcher sur les pas du Christ, lequel couronne tous les saints de sa gloire.

Abbé Thierry Delumeau.

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