Solennité de Sainte Marie Mère de Dieu

Sainte Marie, Mère de Dieu

« Marie, cependant, retenait tous ces événements et les méditait dans son cœur.» (Lc 2,19)

Nous commençons la nouvelle année sous le regard de la Vierge Marie, plus précisément sous son vocable de Mère de Dieu. En 431, le Concile d’Ephèse affirme que Marie, la mère de l’enfant de la crèche, est la Mère de Dieu, puisque l’enfant qu’elle met au monde est la personne du Fils éternel du Père, autrement dit de Dieu le Fils. En ce temps de Noël, l’Eglise veut nous rappeler qu’on ne peut séparer la Mère du Fils, que sans la Vierge Marie, le mystère de l’Incarnation n’aurait pu avoir lieu et donc le mystère du salut.

Les Pères de l’Eglise avaient bien compris cela : si Marie n’est pas la Mère de Dieu, alors l’enfant de la crèche n’est pas la personne divine du Fils, ce qui veut dire qu’il ne peut être le Sauveur, puisque Dieu seul peut sauver. Cela veut dire également dans ce cas que Dieu n’a pas assumé l’humanité et donc ne sauve pas l’homme, puisque seul ce qui est assumé par Dieu est sauvé, d’où l’importance que le Verbe de Dieu assume pleinement l’humanité (corps et âme). Ainsi, le dogme de la maternité divine de la Vierge Marie découle du mystère du Verbe incarné, du Fils de Dieu fait homme.

La Vierge Marie est donc à l’honneur en ce mystère de Noël. C’est donc en elle que se produit l’admirable échange entre la divinité et l’humanité dans la personne de son Fils bien aimé. C’est en elle que le Fils éternel du Père « puise » son humanité pour sauver le monde. Elle est donc associée au mystère du salut à un point éminent et unique dans le plan de Dieu, non pas que Dieu n’aurait pu sauver l’humanité sans l’aide d’une créature puisque rien n’est impossible à Dieu, mais il a voulu passer par la Vierge Marie pour venir en ce monde. Il en découle que c’est à partir du « oui » de Marie le jour de l’Annonciation que le Fils s’incarne. C’est aussi par notre « oui » de chaque jour qu’il vient à notre rencontre, qu’il nous donne la grâce du salut. Dieu ne veut donc pas sauver l’homme malgré lui, car il ne veut pas et ne peut pas contraindre sa créature à l’aimer (cela n’a pas de sens de contraindre à l’amour, puisque celui-ci est un acte profondément libre).

Marie nous invite à contempler et adorer l’enfant de la crèche, à en quelque sorte à « l’engendrer » dans nos cœurs par l’accueil de la grâce divine. En elle, nous trouvons notre Mère du ciel, car en devenant la Mère du Fils, elle devient la mère de tous les hommes puisque Jésus Christ est devenu notre frère dans le mystère de l’Incarnation.

Prions-là en ce début d’année pour nous mettre sous sa protection, et tout particulièrement en cette nouvelle année au cours de laquelle nous fêterons le centième anniversaire de l’apparition de la Vierge Marie aux trois pastoureaux de Fatima à qui elle a annoncé le triomphe, à la fin du monde, de son Cœur Immaculée, autrement dit la victoire éternelle du règne de son Fils, puisque l’on ne peut pas séparer la Mère de son Fils bien aimé.

Abbé Thierry Delumeau.

Découvrez aussi...