Solennité de Pâques à l’Abbatiale

Solennité de Pâques à l’Abbatiale, le dimanche 1er Avril 2018

« Ne soyez pas effrayées ! Vous cherchez Jésus de Nazareth, le Crucifié ? Il est ressuscité : il n’est pas ici. » (Mc 16,6)

La Résurrection est un grand mystère. Personne, Marie Madeleine et les autres, femmes et apôtres, ne le trouvent au tombeau. Il est vide. Jésus n’est pas là. On le cherche parmi les morts alors qu’il n’est plus mort. Alors, Marie Madeleine, dans la joie de le retrouver vivant bien que ne l’ayant pas reconnu au premier abord, veut le toucher. Jésus lui dit : « Ne me touche pas, car je ne suis pas encore monté vers mon Père. » (Jn 20,17) Il lui dit, en quelque sorte : je ne suis plus de ce monde, je ne suis pas revenu simplement à la vie, je suis ressuscité. De fait, la différence est considérable. Jésus n’est pas comme Lazare revenu à la vie, une vie mortelle. Lazare mourra une seconde fois. Jésus ne peut plus mourir, la mort n’a plus de pouvoir sur lui, il est vivant pour l’éternité. Il n’est plus de ce monde, il va bientôt rejoindre le Père, voilà pourquoi il parle de la sorte à Marie Madeleine. Nous sommes devant un mystère. Voilà pourquoi, la Résurrection n’est pas un fait que l’on peut constater comme un retour à la vie. Le signe, c’est le tombeau vide. Saint Jean l’exprime lui-même dans son Evangile : « Il vit, et il cru. » (Jn 20,8). Il vit le tombeau vide et non pas Jésus.

Alors, devant la Résurrection, c’est l’acte de foi que nous sommes amenés à poser. On n’est pas devant une évidence de la Résurrection, que l’on pourrait prouver comme n’importe quel fait humain. Le mystère s’accueille dans la foi, et la foi seule. J’aurai beau voir le ressuscité en chair et en os devant moi, je ne pourrai faire différemment de saint Thomas : oui Seigneur je crois que tu es bien Dieu, le Fils éternel du Père, partageant l’éternité du Père éternel, traduction du « Mon Seigneur et mon Dieu » (Jn 20,28) qu’il prononça dès qu’il mit sa main dans la plaie du Ressuscité. La Fête de Pâques nous invite à fonder notre vie sur le solide roc qu’est le Christ.

Abbé Thierry Delumeau

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