Messe des Rameaux à l’Abbatiale

Dimanche des Rameaux

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« Il s’est abaissé, devenant obéissant jusqu’à la mort, et la mort de la croix. C’est pourquoi Dieu l’a exalté : il l’a doté du Nom qui est au-dessus de tout nom… » (Philippiens 2,8-9) « ‘Père, entre tes mains je remets mon esprit.’ Et après avoir dit cela, il expira. » (Luc 23,46)

Le dimanche des Rameaux inaugure la grande semaine sainte, la semaine où le Seigneur Jésus va donner sa vie pour sauver l’humanité.

En ce jour des Rameaux, le Roi des juifs, monté sur un petit ânon, s’avance aux acclamations d’une foule qui brandit des rameaux d’oliviers : « Hosanna au fils de David » et entre dans la ville de Jérusalem comme pour en prendre possession afin d’y ériger son trône. Son trône, d’un genre nouveau, sera la Croix, de laquelle il sera élevé de terre pour régner dans l’humilité d’un cœur infiniment miséricordieux, signifié par son cœur transpercé d’où coule l’eau du baptême et le sang de l’Eucharistie. Il est ce roi coiffé non pas d’une couronne d’or mais d’épines. La foule acclamant le Roi des juifs le jour des Rameaux au son d’ « Hosanna au fils de David » sera la même foule qui criera à Ponce Pilate « Crucifie-le, crucifie-le ». Ce roi subira non seulement l’outrage de la foule versatile, mais aussi la trahison des siens, à l’exception de saint Jean et de quelques femmes. C’est à 15h, le vendredi saint, que Jésus poussa un grand cri : « Père, entre tes mains je remets mon esprit. » Il expire dans l’instant qui suit. Lui qui avait dit : « Ma vie, nul ne la prends, c’est moi qui la donne » a érigé son trône éternel, détruisant, dans sa propre mort, la mort conséquence du péché. N’a t-il pas dit au bon larron : « Amen, je te le dis : aujourd’hui, avec moi, tu seras dans le Paradis. » ? Il a dit : aujourd’hui, pas demain ou dans trois jours, mais : aujourd’hui. Son règne est fondé sur l’amour miséricordieux : « Père, pardonne-leur : ils ne savent pas ce qu’ils font. »

Devant un tel mystère d’un Dieu qui connaît un tel abaissement par amour pour sa pauvre créature, nous ne pouvons rester indifférent. Cette semaine sainte est l’accomplissement du grand mystère de la Miséricorde divine : Dieu aime l’homme au point de prendre toutes les souffrances, les péchés sur lui afin de lui faire partager son Règne. Ouvrons notre cœur comme le bon larron ! Bonne semaine sainte à tous.

Abbé Thierry Delumeau

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