Les cendres

Les cendres

Nous commençons le carême avec la réception des cendres sur nos fronts. Elle caractérise l’humilité, la pénitence et la purification dans l’histoire sainte du peuple hébreux.

Abraham, lorsqu’il s’adressa à Dieu, disait : « J’ose encore parler à mon Seigneur, moi qui suis poussière et cendre ». (Gn 18,22). Il faisait preuve d’humilité. Il se reconnaît comme créature de Dieu.

Dans le livre de Jonas, lorsque celui-ci proclame dans la grande ville de Ninive : « Encore quarante jours, et Ninive sera détruite ! » (Jonas 3,4), aussitôt, « La chose arriva jusqu’au roi de Ninive. Il se leva de son trône, quitta son manteau, se couvrit d’une toile à sac, et s’assit sur la cendre. » (Jonas 3,6). Le peuple avec son Roi font pénitence et Dieu épargna le peuple après son repentir.

Aussi, la cendre signifiait la purification : « S’il est vrai qu’une simple aspersion avec le sang de boucs et de taureaux, et de la cendre de génisse, sanctifie ceux qui sont souillés, leur rendant la pureté de la chair, le sang du Christ fait bien davantage. » (He 9,13-14). Non seulement le sang, mais aussi la cendre sont les signes de purification dans l’ancienne alliance.

Dans la liturgie de ce mercredi des cendres, l’accent est donc mis sur la conversion. Le temps de carême est donc un temps de conversion, aidée par les moyens que Jésus nous donne dans l’Evangile (Mt 6,1-6.16-18) :

  • le jeûne pour nous rappeler que l’homme doit chercher la nourriture de l’âme et non la seule nourriture du corps.
  • l’aumône pour nous rappeler que l’homme ne peut pas se contenter d’accumuler les biens de la terre sans avoir soucis de ceux qui souffrent et qui manquent du nécessaire.
  • la prière pour nous rappeler que l’homme a besoin de la rencontre intime et amoureuse avec son Dieu, celui qui le comble du bonheur que lui seul peut donner pour assouvir la faim et la soif de son âme.

C’est dans cette esprit que la liturgie de ce jour nous conduit à commencer ces 40 jours qui nous conduiront à Pâques.

La Vierge Marie, par sa prière d’intercession, peut nous aider à vivre ce qu’elle fit toute sa vie : une recherche inlassable de la volonté de Dieu, qui passe nécessairement par un renoncement à notre volonté pour faire celle de Dieu.

Abbé Thiery Delumeau.

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