L’édito de la semaine, le 9 Janvier 2022

Commentaire de l’Evangile du Jour (9 Janvier 2022 Baptême du Seigneur) de l’Abbé Thierry Delumeau :

«  Toi, tu es mon Fils bien-aimé ; en toi, je trouve ma joie. » (Lc 3,22). La voix du Père se fait entendre à l’occasion du baptême de Jésus dans le Jourdain par Jean le Baptiste. C’est la deuxième Epiphanie du Seigneur, car pour la deuxième fois, Jésus est manifesté comme Dieu. Le Père authentifie son Fils devant les nombreux témoins du baptême de Jésus. Il révèle à tous la divinité de son Fils. Aussi, c’est la première manifestation du mystère de la Sainte Trinité : les trois personnes sont bien présentes par la voix du Père, par Jésus le Fils du Père dans le Jourdain baptisé par Jean et par la présence de la colombe, signe de l’Esprit Saint. D’ailleurs, la présence de la colombe, qui repose sur la tête de Jésus, révèle le caractère messianique de Jésus. Il est donc le Messie, le Christ, l’oint, celui qui a reçu l’onction. Il est comme intronisé par son Père, assisté de l’Esprit Saint, pour remplir pleinement sa mission. Cette deuxième Epiphanie est la charnière entre la vie cachée à Nazareth et la vie publique de Jésus. Après avoir été tenté par Satan au désert, Jésus va commencer à choisir ses premiers disciples pour en faire ses apôtres avant de parcourir la Palestine et consommer son sacrifice trois ans plus tard sur la Croix, lieu où il instaura son règne. Le mystère du baptême de Jésus dans le Jourdain est donc l’occasion pour le Père de révéler l’identité de son Fils : il est Dieu. C’est aussi l’occasion pour révéler sa mission : plongé dans les eaux, il annonce sa mort et sa résurrection. Saint Jean le Baptiste le désignera à ses disciples comme « l’Agneau de Dieu qui enlève les péchés du monde. » (Jn 1,29). Il est venu recréer sa création dans la grâce, l’enfanter à la vie nouvelle, lui donner le salut. En ce sens, cette deuxième Epiphanie, tout comme la première, annonce que sa mission n’est autre que celui du Sauveur. Comme à la crèche, où le nom de Jésus signifie son identité et sa mission : Dieu sauve, au baptême, il est désigné par son Père comme Dieu sauve. Comme à la crèche, son humilité se révèle : celui qui s’abaisse, non plus dans l’enfant, mais comme celui qui se fait baptiser par Jean en se laissant plonger dans les eaux. Comme à la crèche, sa divinité est révélée : non plus les mages qui se prosternent, offrant l’encens, l’adorant comme Dieu, mais dans la voix du Père qui l’authentifie comme son Fils. Comme à la crèche, sa mission est annoncée : non plus la myrrhe signe même de sa mise au tombeau, mais la plongée dans les eaux signifiant sa mort et sa résurrection, autrement dit sa victoire sur le péché et son corollaire qu’est la mort. Ainsi, dans les faits et gestes et les paroles prononcées, Dieu révèle et accomplit le mystère du salut. De même, pour chacun de nous baptisés, comme bientôt pour les personnes qui se préparent au baptême, notamment Emeline et Julie, qui vont faire leur entrée en catéchuménat en ce dimanche du baptême du Seigneur, tout est contenu dans le sacrement du baptême. Dans le baptême, nous recevons la vie de Dieu. En ce sens, nous devenons fils et filles de Dieu par la grâce d’adoption, et donc frères et soeurs de Jésus Christ. Nous recevons en puissance, en germe, la grâce du salut. Elle est appelée à se déployer tout au long de notre vie, afin que nous vivions de la vie de Dieu et que nous puissions dire avec saint Paul aux Galates : « Ce n’est plus moi qui vit, c’est le Christ qui vit en moi. » (Ga 2,20).

Demandons à notre Mère du ciel, la Vierge Marie, celle qui mieux que quiconque a vécu en plénitude l’Evangile, que nous puissions vivre de grâce, nous nourrir des sacrements comme sources de la vie spirituelle, de la vie chrétienne.

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