L’édito de la semaine, le 30 Octobre 2022

Commentaire de l’Evangile du Jour (30 Octobre 2022 31ème dimanche du Temps Ordinaire) de l’Abbé Thierry Delumeau :

« Zachée, descends vite : aujourd’hui il faut que j’aille demeurer dans ta maison. » (Lc 19,5). Cette parole que Jésus adresse à Zachée, il l’adresse à chacun d’entre nous aujourd’hui. Il nous faut en prendre conscience. Certes, nous ne sommes pas chefs de collecteurs d’impôts et peut-être pas un grand pécheur, mais nous sommes, comme Zachée, aimés de Dieu, d’un amour divin, d’un amour que Jésus a fait valoir sur la Croix, pour nous arracher à la privation éternelle de la plénitude du bonheur de l’amour de Dieu que l’on appelle l’enfer. L’amour de Dieu est un tel mystère qu’il nous en est impossible d’en épuiser le fond et d’en comprendre pleinement la profondeur. Il y a une part de folie de Dieu dans ce mystère que l’on peut se poser réellement la question : comment est-ce possible d’aimer une misérable créature rebelle, à la nuque raide, de la part d’un être éternel infini qui n’a ni commencement et ni fin ? Comment Dieu peut-il donner autant d’amour et appeler à un tel amour des êtres tellement imparfaits et souvent incorrigibles ? Comment Dieu pourrait-il s’intéresser à de telles créatures ? Mieux, comment est-ce possible que Dieu se fit homme jusqu’à mourir sur une croix, au point que tout homme, y compris ceux qui, délibérément, refuseront toute grâce et tout pardon de Dieu, furent dans le coeur du Christ Jésus sur le bois de la Croix dans le cri de sa miséricorde au Père : « Père, pardonne-leur, ils ne savent pas ce qu’ils font. » (Lc 23,34) ? Nous sommes devant la grandeur d’un tel mystère que nous en sommes bouche bée. Jésus, qui vient demeurer dans la maison de Zachée, soulève un tel levier de contestations et d’indignations, que beaucoup de l’élite, se réclamant être des fidèles de la loi mosaïque, en viennent à réclamer la mort de celui qui tend de plus en plus à être considéré comme un blasphémateur. Le pardon, la miséricorde semblent tellement irréalistes dans ce monde, qui s’est laissé séduire par le mensonge et l’orgueil, qu’on en vient à affirmer et croire en l’impossibilité de le réaliser. Tant que Zachée n’est pas appelé par Jésus, bien qu’il ait le désir de le voir, de l’entendre, son coeur est aveuglé par les ténèbres du péché. Mais, lorsque Jésus s’adresse à lui pour s’inviter à partager le festin de son amour, alors son coeur enténébré se laisse éclairer par le faisceau de grâces.

Ce mystère, les coeurs ouverts à la grâce de Dieu, chasse les ténèbres et fait luire une claire vision qui conduit à l’humilité parce que la vérité se fait connaître aux humbles et fait surgir aux tréfonds de leur âme l’acte d’amour tout baigné de miséricorde. La Vierge Marie et la multitude des saints que nous allons fêter en ce premier novembre nous rappelle l’urgence de la conversion pour donner toute la place à Dieu, car comme le disait le Pape Benoît XVI: « Un monde sans Dieu est enfer pour l’homme. »

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