L’édito de la semaine, le 28 Novembre 2021

Commentaire de l’Evangile du Jour (28 Novembre 2021 – 1er dimanche de l’Avent) de l’Abbé Thierry Delumeau :

« Restez éveillés et priez en tout temps : ainsi vous aurez la force d’échapper à tout ce qui doit arriver, et de vous tenir debout devant le Fils de l’homme. » (Lc 21,36). Jésus nous met en garde contre l’alourdissement de notre coeur, contre la déconnection de notre coeur avec les réalités spirituelles, les seules qui ne passent pas, les seules qui sont éternelles : « Le ciel et la terre passeront, mes paroles ne passeront pas. » (Lc 21,33). Il y a, de fait, un grand danger pour le chrétien, qui est de vivre comme si Dieu était en dehors de sa vie, comme si la foi était une vague notion de l’existence de Dieu, sans que celui-ci habite son coeur, ses pensées, sa vie, se réduisant à être un sorte de paratonnerre lorsque l’orage vient, une sorte de parapluie lorsque les premières gouttes d’eau tombent. La vie sur terre aura une fin, non seulement pour chacun d’entre nous, le jour de notre mort, mais aussi la vie de ce monde prendra fin un jour, lorsque le Christ reviendra : « on verra le Fils de l’homme venir dans une nuée, avec puissance et grande gloire. » (Lc 21,27). Ce sera le deuxième avènement du Christ, après celui de l’incarnation dans le sein de la Vierge Marie, il y a deux mille ans. Cette fin laissera place à l’éternité, après le jugement dernier, lorsque le Christ détruira le dernier ennemi qu’est la mort : « Alors, tout sera achevé, quand le Christ remettra le pouvoir royal à Dieu son Père, après avoir anéanti, parmi les êtres célestes, toute Principauté, toute Souveraineté et Puissance. Car c’est lui qui doit régner jusqu’au jour où Dieu aura mis sous ses pieds tous ses ennemis. Et le dernier ennemi qui sera anéanti, c’est la mort, car il a tout mis sous ses pieds. » (1Co 15,24-27). Jésus nous invite à préparer ce jour, même si, et cela Dieu seul le sait, nous ne le connaitrons peut-être pas. Puisque cette fin du monde arrivera pour chacun de nous à notre mort, nous ne pouvons pas faire comme si cela n’arrivera jamais, car nous ne savons pas de quoi sera fait demain. Il y a une certitude, c’est que nous mourrons un jour, que notre âme quittera notre corps de chair. Ainsi, Jésus veut nous réveiller de notre torpeur, nous faire prendre conscience du caractère relatif de la vie d’ici-bas, et donc prendre un peu de hauteur (« Tenez-vous sur vos gardes, de crainte que votre cœur ne s’alourdisse dans les beuveries, l’ivresse et les soucis de la vie, et que ce jour-là ne tombe sur vous à l’improviste » (Lc 21,24), en nous rappelant que nous ne sommes que des pèlerins en marche vers la véritable patrie, la vraie destinée qui est le ciel, là où notre coeur nous appelle, là où notre foi et notre espérance veulent nous conduire, là où notre charité s’empresse de le désirer pour rassasier pleinement notre fin et notre soif d’absolu. Le maitre mot de Jésus est : « Restez éveillés et priez en tout temps. » (Lc 21,36). Etre éveillé et prier donne l’assurance du discernement, du moins une plus grande, de l’attention à la volonté divine et la capacité à hiérarchiser entre ce qui est de l’ordre de l’essentiel et de l’accessoire, de ce qui est nécessaire et de ce qui est superflu, de ce qui est vital et de ce qui nuisible. 

La Vierge Marie et les saints nous le montrent : leur attention était grande. Ils avaient la tête dans le ciel, bien que les pieds étaient sur terre. Ils avaient mis au coeur de leur vie la présence de Dieu, qui leur demandait d’assurer leur état de vie, ce qui honorait le fait d’avoir les pieds sur terre, sans oublier ce qui est essentiel, qui honore d’avoir la tête dans le ciel : de chercher la volonté de Dieu par un coeur disponible à la prière mais aussi par une disposition de foi par rapport à tout évènement de leur vie, car rien n’échappe à la providence divine. Nous pouvons leur demander leur aide dans notre prière. Ils sont pour nous des exemples et de précieux intercesseurs auprès de notre Seigneur.

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