L’édito de la semaine, le 19 Décembre 2021

Commentaire de l’Evangile du Jour (19 Décembre 2021, 4ème dimanche de l’Avent) de l’Abbé Thierry Delumeau :

« Heureuse celle qui a cru à l’accomplissement des paroles qui lui furent dites de la part du Seigneur. » (Lc 1,45) s’exclame Elisabeth devant Marie. De fait, on pourrait résumer par cette phrase d’Elisabeth la vie de la Vierge Marie. C’est une foi pure et sans ombre qui a amené la Vierge Marie à désirer ne faire que la volonté de Dieu. Rien d’autre ne pouvait compter, car rien d’autre n’est vérité et bien. Tout ce qui est de vérité et de bien, vient de l’unique source divine. Marie a usé de toutes ses facultés spirituelles, intelligence et volonté, pour rechercher sans cesse Dieu, qui est l’unique vérité, et désirer l’unique bien, qui est Dieu. Marie était la seule pour accueillir le Verbe de Dieu dans son sein, car elle est la seule qui n’a cessé de désirer Dieu à chaque instant de sa vie.  

Pour nous, cela conduit à ce principe fondamental de la vie spirituelle : nous voulons que Dieu nous soutienne, nous aide, nous donne des grâces, nous épargne du mal, autrement dit nous donne le bonheur, auquel tout coeur aspire. Cela le devient si nous cherchons, comme la Vierge Marie, Dieu en toute chose, si nous cherchons sa volonté. Cela aura comme conséquence : nous ne désirons plus autre chose que ce que Dieu veut. Nous vivrons donc les événements de la vie dans sa grâce, comme un moyen donné pour nous élever vers Dieu. Ainsi, ce n’est pas tant la nature de notre quotidien qui doit changer que le regard que nous avons sur celui-ci. Souvent, nous pensons que la prière peut changer la nature des évènements (guérison d’une maladie, une épreuve ou une souffrance épargnée ou autre chose extraordinaire qui pourrait nous arriver). Certes, cela peut éventuellement se produire, mais il faut bien le reconnaître, ce n’est pas ce que nous observons le plus souvent. Or, la prière est appelée à changer quelque chose, notamment la vue de la foi que nous portons sur les événements, les épreuves, les souffrances, les difficultés de la vie. Ainsi, dans la prière, nous sommes invités à épouser quelque peu le regard de Dieu, un regard chrétien sur les choses et les événements, de telle sorte que ce que nous vivons devienne une offrande à la gloire de Dieu et l’occasion d’acquérir la paix et la confiance en la divine Providence. Jésus n’a-t-il pas demandé à Sainte Faustine de faire inscrire sur le tableau de la Miséricorde divine : « Jésus, j’ai confiance en toi » ? La prière nous amène à la confiance en Dieu, à l’abandon en Dieu, sûr qu’il n’abandonne jamais ceux qui mettent toute leur confiance en lui. Comme Jésus a invité Pierre à venir à lui lorsqu’il marchait sur les eaux, de même, en ce monde troublé par la houle des vagues et des vents contraires, Jésus nous invite à venir à sa rencontre dans la prière avec le vase de la confiance. 

La Vierge Marie a été habitée par cette confiance inébranlable en Dieu. L’Eglise honore en elle l’attitude de son coeur fidèle, qui jamais ne s’est laissé gagner par les sirènes de ce monde, pour se laisser habiter par le seul Seigneur qui pourrait occuper toute la place de son coeur. Demandons-lui son aide, sa prière, pour qu’à la veille de cette grande fête de Noël, notre coeur choisisse résolument de se laisser habiter par sa présence. 

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