L’édito de la semaine, le 13 Novembre 2022

Commentaire de l’Evangile du Jour (13 Novembre 2022 33ème dimanche du Temps Ordinaire) de l’Abbé Thierry Delumeau :

« Vous serez détestés de tous, à cause de mon nom. Mais pas un cheveu de votre tête ne sera perdu. C’est par votre persévérance que vous garderez votre vie. » (Lc 21,17-19). Le message de Jésus peut paraître bien terrifiant. L’impression donnée peut même donner part au découragement. Pourtant, Jésus se veut rassurant : « Mettez-vous donc dans l’esprit que vous n’avez pas à vous préoccuper de votre défense. C’est moi qui vous donnerai un langage et une sagesse à laquelle tous vos adversaires ne pourront ni résister ni s’opposer. » (Lc 21,17-19). On peut finalement noter deux attitudes à tenir pour le vrai disciple du Christ : l’abandon et la confiance en Dieu (ces deux attitudes vont de pair, voilà pourquoi on peut les désigner ensemble) et la persévérance. De fait, devant les vents contraires des persécutions et la litanie des grands cataclysmes que Jésus donne dans l’Evangile, nous pouvons à juste raison, et on le serait à moins, être pris d’affolement, d’inquiétude, d’anxiété, au point de perdre tout courage et toute confiance en la Providence divine. L’abandon et la confiance en Dieu sont la réponse face à ce défi, mais elle demande une grande foi, une espérance ardente et une charité zélée. On peut même dire que c’est la seule vraie réponse et c’est ce que Jésus nous invite à vivre : « Quand vous entendrez parler de guerres et de désordres, ne soyez pas terrifiés : il faut que cela arrive d’abord, mais ce ne sera pas aussitôt la fin. » Lc 21,9). Oui, « ne soyez pas terrifiés », et donc soyez confiants, car « pas un cheveu de votre tête ne sera perdu. » (Lc 21,18). Jésus n’a-t-il pas dit : « J’ai vaincu le monde. » (Jn 16,33) ? Ainsi, la foi du croyant doit apaiser la peur légitime face aux situations alarmistes que la raison nous donne à voir. Devant l’inconnu qui nous guette, Jésus ne nous laisse pas sans réponse, puisqu’il nous appelle à un acte de foi. C’est là, qu’il faut bien mesurer l’enjeu de l’Evangile ; Dieu ne nous donne pas des recettes miracles que l’on pourrait appliquer pour échapper au danger. Non, il nous donne la foi, un don pour poser un acte de foi. Et cet acte de foi réclame la seconde attitude qu’est la persévérance, car celui qui ne persévère pas jusqu’au bout n’a en quelque sorte rien fait. 

Telle est l’attitude de la Vierge Marie, debout au pied de la Croix, devant un drame que l’on ne peut véritablement réaliser tant la profondeur de la souffrance est à son comble. Mais, elle est là, se tenant dans un abandon confiant et persévérant, consommant le sacrifice ultime de tout son être, porté par la grâce divine, de telle sorte, qu’elle ne fera plus qu’un de coeur avec son Fils bien aimé. C’est l’alliance des deux coeurs unis de Jésus et de Marie, qui révèle au monde la profondeur du mystère que le Seigneur a voulu entre Dieu et sa créature. Demandons-lui son aide, afin que nous puissions vivre nous aussi dans l’abandon confiant et la persévérance.

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