L’édito de la semaine, le 19 Septembre 2021

Commentaire de l’Evangile du Jour (19 Septembre 2021 – 25ème dimanche du Temps Ordinaire) de l’Abbé Thierry Delumeau :

« Si quelqu’un veut être le premier, qu’il soit le dernier de tous et le serviteur de tous. » (Mc 9,35). Les valeurs sont inversées. Il ne s’agit plus de prouver ses capacités et compétences aux yeux des autres, de montrer que l’on est bien meilleur que son compagnon. Non, il s’agit de s’effacer, de servir, de se donner dans l’unique but d’aimer. La valeur première de Jésus est la charité, l’amour, car c’est cela qui donne la valeur à l’homme aux yeux de Dieu. On n’entre donc pas dans une compétition pour battre son prochain, il s’agit plutôt de redoubler d’amour pour aimer de l’amour du Christ, qui se donne à tous. Le modèle, la référence, n’est donc pas de combattre un adversaire qui concourrait pour me ravir la place, mais bien de suivre le Christ, Lui qui occupe la première place et qui m’invite à respirer et vivre de sa vie. On est donc aux antipodes de ce que le monde nous propose, demandant à chacun de concourir pour être le premier et le plus grand, sachant qu’il n’y en aura qu’un et que les autres ne seront qu’au mieux des suiveurs. Le Christ nous révèle sa divinité et, en tant qu’homme, il est venu donner sa vie à tous. Pour en profiter et partager son bonheur, qui est donné à tous et non pas à un premier ou à un plus grand, il suffit de servir, de se donner, d’accueillir, de mettre l’amour au premier plan de notre vie. Ce que je perds aux yeux du monde, je le gagne en bien plus grand dans le bonheur que Dieu me donne et m’appelle à vivre. L’Evangile nous montre le caractère incongru de la discussion des apôtres : ils se demandent qui est le plus grand pendant que Jésus leur révèle sa passion ; ils parlent de gloire quand Jésus parle de souffrance et de mort. C’est là justement le moment pour Jésus de leur révéler que la gloire de Dieu n’est autre que sa Croix, qui est son trophée par lequel il anéantit ses adversaires : les démons et en dernier lieu, la mort. Par son humilité, et son abaissement, il détruit le péché et la mort, alors que l’orgueil de l’homme ensemence malheur et mort. Plus le monde est matérialiste, plus il cultive cette recherche effrénée de la jouissance, des plaisirs, des reconnaissances, comme si cela était le secret d’un vrai bonheur pour l’homme. En révélant, l’abaissement, le don de sa vie et l’appel à le suivre sur ce chemin, Jésus leur montre que c’est le contraire qui procure joie et bonheur : amour des autres dans le don désintéressé de soi. Il leur révèle tout simplement que l’homme n’est pas un être fait pour accumuler des biens, passant de conquête en conquête éternellement insatisfaite, mais plutôt dans la recherche continue de l’amour, par le don de soi. Il leur révèle que l’homme n’est pas un être de l’avoir, mais plutôt un être pour précisément être.

Dans l’Eucharistie, Jésus nous donne son être, sa présence, sa vie, son amour, lui qui est substantiellement présent dans son corps, son sang, son âme et sa divinité sous les espèces du pain et du vin, lesquelles cessent d’être du pain et du vin au moment de la consécration. Les enfants, qui vont faire leur première communion en ce dimanche, vont vivre cette présence de Jésus. Ils sont appelés à faire de leur coeur comme un tabernacle pour garder en eux la présence de Jésus. C’est pour nous l’occasion de renouveler l’acuité de notre prière et la ferveur d’accueillir de tout notre coeur Jésus qui donne son être pour que nous puissions

 être les disciples selon son coeur, à l’image de la Vierge Marie et de tous les saints nous précédant sur ce chemin de sanctification.

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