L’édito de la semaine, le 5 Septembre 2021

Commentaire de l’Evangile du Jour (5 Septembre 2021 – 23ème dimanche du Temps Ordinaire) de l’Abbé Thierry Delumeau :

« Effata ! », c’est-à-dire : « Ouvre-toi ! » Ses oreilles s’ouvrirent » (Jn 7,34-35). Jésus fait entendre les sourds et parler les muets. Il est la Parole de Dieu incarnée qui s’adresse aux sourds que sont les hommes pour qu’ils puissent proclamer la foi de la bouche de leur coeur. Il vient faire cesser la cécité du coeur en passant par la guérison de la cécité corporelle des oreilles du sourd, tout comme il vient faire cesser le mutisme du coeur à la Parole de Dieu en passant par la guérison du muet. Il est le médecin des âmes et passe par la guérison des infirmités du corps, afin de montrer, non seulement sa compassion pour ceux qui souffrent, mais aussi, et surtout, pour guérir l’homme de la maladie que lui seul peut guérir : le péché. Le péché est tout simplement la rupture d’amour volontaire de la créature, qu’est l’homme, envers son Créateur. L’homme s’est mis en position de surdité à l’amour reçu de la part de son Créateur et donc par évidence, il est devenu muet pour confesser son amour envers lui. Jésus est venu spécialement pour délier le lien avec lequel l’homme s’est ligoté et enfermé. Il est venu, non pas les mains vides, mais avec un coeur plein de miséricorde, transpercé par le glaive du soldat, et des mains et des pieds cloués sur le bois de la Croix, marqués éternellement par le labeur du salut, acquis au prix de grandes souffrances, au prix du renoncement de sa vie : « Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime. » (Jn 15,13). Le geste de l’Effata, que l’on fait aux enfants lors du sacrement de baptême, nous rappelle la profondeur du mystère du salut : Dieu est venu. Il s’est fait homme. Il a enduré le poids du travail du salut des hommes. Il s’est servi de son humanité, de ses mains et ses pieds, expression de son coeur plein de tendresse et de miséricorde pour arracher l’homme au prise d’une maladie, dont il ne peut, lui tout seul, s’en sortir. Dans les sacrements, nous avons « ce touché » du Christ et sa parole qui vient relever l’homme, le remettre debout et l’habiter de sa présence, faire de lui un tabernacle de sa présence, le lieu de la grâce sanctifiante, lui donner la capacité d’avoir part à la vie éternelle. Ce geste de l’Effata est la marque du Dieu Sauveur (signification du nom de Jésus) sur l’homme. Il vient le rejoindre au tréfonds de son coeur, ne se contentant pas de rester à distance pour opérer le salut. Au contraire, il vient à la rencontre de l’homme pour le toucher, lui redire son amour, le manifester pleinement sur le bois de la Croix, lui redire la proximité du Père, qui agit par son Fils dans l’Esprit Saint. C’est par excellence le geste de la proximité de Dieu pour son peuple, de la chair du Fils de Dieu qui vient toucher par ses mains miséricordieuses les hommes malades et assoiffés d’amour.

La Vierge Marie, elle qui a pu porter dans son sein et nourrir l’Enfant Dieu, le voir grandir, le porter sur ses genoux, manifester sa tendresse par ses baisers, vient nous redire ô combien son Fils est doux et humble de coeur. N’a-t-elle pas dit à Pontmain, le 17 Janvier 1871, alors que les habitants de ce village tout comme la France entière sont dans la crainte et en émoi en pleine guerre avec les prusses : « Mais Priez mes enfants, Dieu vous exaucera en peu de temps. MON FILS SE LAISSE TOUCHER. » (mots inscrits sur une banderole pendant l’apparition).

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