La vigile pascale à l’abbatiale

La résurrection de Jésus est un mystère de la foi.

La résurrection de Jésus est un mystère de la foi. Il ne s’agit pas de la même situation que celle du célèbre Lazare que Jésus fait revenir à la vie. Ce dernier va mourir une seconde fois et après son retour à la vie, sa nouvelle vie n’aura pas fondamentalement changé. Quant au Christ, tout est différent, il est ressuscité, c’est-à-dire qu’il ne peut plus mourir, car la mort n’a plus aucun pouvoir sur lui, déjà il est dans l’éternité. D’ailleurs, on ne le reconnait pas, Marie-Madeleine le prendra pour le jardinier, les apôtres le prendront pour un fantôme, car il n’entre ni par la porte, ni par la fenêtre ou encore par le toit ou le sol, il est là tout à coup au milieu d’eux. Les apôtres sont tellement effrayés que Jésus va manger du poisson devant eux pour les rassurer. De même, lorsqu’ils pècheront toute la nuit sans rien prendre, Jésus arrivera le matin sur le rivage, personne ne le reconnaîtra, sauf saint Jean, lui qui crut dès sa visite au tombeau, et qui dira «c’est le Seigneur», ce qui conduira Pierre, nu, à se jeter à l’eau.

Nous sommes devant un grand mystère, et seule la foi permet de le reconnaître.Thomas, pourtant lui l’apôtre incrédule, devant Jésus, huit jours plus tard, dira et confessera : «Mon Seigneur et mon Dieu». De son cœur, jaillit le cri de la foi devant l’homme transpercé, ressuscité. Le Christ a vaincu la mort et, à tous ceux qui croiront en lui, il promet le don de la vie éternelle, qui n’est pas la jouissance d’un monde paradisiaque selon l’imagination des hommes, mais la participation à vie de Dieu, à celle de la Sainte Trinité pour un bonheur éternel qui dépasse tout ce que l’homme peut concevoir et imaginer. Dieu donne et promet l’inimaginable.

La résurrection de Jésus est au cœur de la plus grande fête des chrétiens, c’est la fête de Pâques, le passage de la mort à la vie, du péché à la grâce, de la souffrance au bonheur éternel. Le chrétien ne peut être qu’habité par l’ESPERANCE, car désormais la mort a rencontré sur son chemin la vie, l’auteur de la mort a été terrassé par l’auteur de la recréation : Jésus, en ressuscitant, recréé sa créature pour une vie éternelle. Désormais, le chrétien est invité à mettre ses pas dans celui du Christ : Jésus a dit dans l’Evangile : «ma nourriture est de faire la volonté de mon Père» (Jn 4,34) ; de même, le chrétien est invité à faire la volonté du Père. Jésus n’a-t-il pas dit : «Celui qui fait la volonté de mon Père est mon disciple» ? (Mt 12,50) C’est la clé de la sainteté, et donc du bonheur.

Abbé Thierry Delumeau.

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