Fête de la Miséricorde Divine

« Avance ton doigt ici, et vois mes mains ; avance ta main, et mets-la dans mon côté : cesse d’être incrédule, sois croyant. » (Jn 20,19-31)

Le Seigneur montre ses plaies aux Apôtres et particulièrement à saint Thomas resté incrédule tant qu’il n’a pas vu les plaies du corps ressuscité de Jésus. Ce sont la vue des plaies, les cinq plaies du Ressuscité qui font crier Thomas du fond du cœur : « Mon Seigneur et mon Dieu ! »

Dieu se révèle dans la force de son amour miséricordieux, pas dans la force de la peur et des armes, comme le prétendent ceux qui sèment la mort sur leur passage. Dire que « nous aimons plus la mort que vous aimez la vie » c’est contredire Dieu dans sa création et dans le salut que Dieu veut pour l’homme.

Dire que « Dieu n’existe pas » ou bien « que s’il existait, il ne permettrait pas toutes ces horreurs », c’est vouloir faire de Dieu un dieu arrogant qui s’impose à l’homme par la force puisqu’ « il ne permettrait pas toutes ces horreurs ». On ne peut pas demander à Dieu de nous laisser faire ce que l’on veut (par exemple, l’enseignement moral de l’Eglise n’est-il pas souvent rejeté sous prétexte qu’un Dieu qui impose une norme morale à l’homme, on n’en veut pas. On veut plutôt un dieu qui laisse l’homme libre de faire ce qu’il veut) et en même temps réclamer de Dieu qu’il empêche les hommes de faire le mal. D’un côté, un Dieu absent de nos vies ou bénissant tout ce que l’on veut et de l’autre un Dieu s’imposant, empêchant l’homme d’agir. On ne peut pas vouloir une chose et son contraire, sauf si l’on veut être son propre dieu et commander au vrai Dieu ce qui doit être fait. C’est le paradoxe d’un monde sans Dieu, comme d’un monde qui érige son dieu et l’impose à tous.

Face à ce monde qui rejette le règne de Dieu, le vrai Dieu, qui appelle l’homme à la conversion, qui appelle l’homme à ouvrir son cœur à son amour miséricordieux, le Seigneur nous montre ses plaies en nous disant : « cesse d’être incrédule, sois croyant. »

De son côté ouvert, sortent les rayons de sa miséricorde. Jésus disait à sainte Faustine : « Les flammes de la miséricorde me brûlent, je désire les déverser sur les âmes humaines. Oh ! Quelle douleur elles me causent, quand elles ne veulent pas les recevoir. Dis à l’humanité endolorie de se blottir dans mon cœur miséricordieux et je la comblerai de paix. L’humanité ne trouvera pas la paix tant qu’elle ne se tournera pas avec confiance vers ma miséricorde. Les grâces de ma miséricorde se puisent à l’aide d’un unique moyen – et c’est la confiance. Plus sa confiance est grande, plus l’âme reçoit. Les âmes d’une confiance sans bornes me sont une grande joie, car je verse en elles le trésor entier de mes grâces. Je me réjouis qu’elles demandent beaucoup, car mon désir est de donner beaucoup et de donner abondamment. L’âme qui fait confiance à ma miséricorde est la plus heureuse car je prends moi-même soin d’elle. Aucune âme faisant appel à ma miséricorde n’a été déçue ni n’a éprouvé de honte. Je me complais particulièrement dans l’âme qui a fait confiance à ma bonté. »

Laissons-nous toucher par l’infinie miséricorde de Dieu. La prière est le secret de la rencontre avec Dieu, le cœur à cœur avec celui qui nous aime plus que nous pouvons nous aimer nous-mêmes.

Abbé Thierry Delumeau.

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