Dimanche des Rameaux et de la Passion

«Il s’est abaissé, devenant obéissant jusqu’à la mort et la mort de la croix. » (Ph 2,8)

La semaine sainte commence par le dimanche des Rameaux. En ce jour, Jésus entre humblement dans la ville de Jérusalem, sur un petit âne, accueilli par toute une foule brandissant des rameaux au cri d’« hosanna au Fils de David » et étendant sur le chemin des manteaux en guise de tapis. C’est un roi humble qui entre dans la ville de « justice et de paix » (sens étymologique du mot « Jérusalem ») pour prendre possession de son trône cinq jours plus tard.

Il vient instaurer son règne de justice en prenant tous les péchés sur lui afin de rendre les hommes justes devant le Père et établir la paix entre Dieu et l’humanité, perdue à cause du péché. Son trône est bien différent des rois de ce monde. Pour le Fils de Dieu, c’est une croix, sur laquelle, il va attirer tous les hommes à lui : « Quand je serai élevé de terre, j’attirerai à moi tous les hommes. » (Jn 12,32). De ce trône, il va donner sa vie, car sa vie, nul ne la prend, c’est lui qui l’a donne (cf Jn 10,18) et va instaurer un règne d’amour dans les cœurs, un règne qui n’est pas temporel et temporaire, mais un règne éternel, fondé sur sa Miséricorde divine.

L’homme ne mérite rien, c’est Dieu qui lui donne part à la plénitude du bonheur par le don surabondant de sa Miséricorde divine. La mort ne pouvait retenir plus longtemps le Fils de Dieu, il a fait le passage (la Pâque) de la mort à la vie éternelle, pour connaître la victoire et le triomphe de sa miséricorde sur le péché, de la vie sur la mort, de l’esclavage du péché à la liberté des enfants de Dieu. La Vierge Marie, au pied de la Croix, dans une confiance inébranlable, reçoit cette mission d’intercéder, de conduire les hommes au pied de la Miséricorde divine. Gardons dans notre cœur, en ces temps si troublés, l’Espérance. Jésus l’a promis : « Vous aurez des tribulations dans le monde, mais prenez courage, j’ai vaincu le monde » Jn 16,33. Comme le chantait jadis au VI-VIIè siècle un célèbre évêque de Poitiers, saint Venance Fortuna dans son hymne « Vexilla Regis », non moins célèbre : « O Crux ave, spes unica » ce qui se traduit : O croix, notre unique espérance. La Croix a libéré l’homme du fardeau du péché et de la mort pour lui donner ce que son cœur aspire : la vie éternelle.

Bonne semaine sainte à tous.

Abbé Thierry Delumeau.

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