Célébration de la Passion dans l’Abbatiale

La Célébration de la Passion de Jésus Christ.

La foule acclamant le Roi des juifs le jour des Rameaux au son d’ « Hosanna au fils de David » sera la même foule qui criera à Ponce Pilate « Crucifie-le, crucifie-le » devant ce Roi revêtu d’une tunique de pourpre, la couronne d’épine sur la tête et le sceptre de roseau à la main.

Ce roi subira non seulement l’outrage de la foule versatile, mais aussi la trahison de l’un de ses Apôtres, qui le livrera aux juifs et aux romains, le reniement du chef des Apôtres qui avait juré de donner sa vie pour lui, jusqu’à l’abandon de tous, à l’exception de saint Jean et de quelques femmes, fidèles jusqu’au bout.

C’est à 15h, le vendredi saint, que le Roi des juifs, le Christ, le Messie, Jésus poussa un grand cri : « Père, entre tes mains je remets mon esprit. » Il expire dans l’instant qui suit. Lui qui avait dit : « Ma vie, nul ne la prends, c’est moi qui la donne » a érigé son trône, détruisant dans sa propre mort, fruit d’un amour qui va jusqu’au bout du don de lui-même, la mort conséquence du péché. Désormais, le règne du Christ est instauré. N’a t-il pas dit au bon larron lui posant la question « Jésus, souviens-toi de moi quand tu viendras dans ton Royaume. » : « Amen, je te le dis : aujourd’hui, avec moi, tu seras dans le Paradis. » ? Il a dit : aujourd’hui, pas demain ou dans trois jours, mais : aujourd’hui. Son règne est fondé sur l’amour : « Père, pardonne-leur : ils ne savent pas ce qu’ils font. » Devant un tel mystère d’un Dieu qui connaît un tel abaissement par amour pour sa pauvre créature, nous ne pouvons rester indifférent.

Cette semaine sainte est l’accomplissement du grand mystère de la Miséricorde divine : Dieu aime l’homme au point de prendre toutes les souffrances, les péchés sur lui afin de lui faire partager son Règne. Ouvrons notre cœur comme le bon larron !

Abbé Thierry Delumeau

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